Cela faisait deux ou trois semaines qu’elles avaient été parquée là sans bouger. Elle, c’était une Renault 15 noire TL de 1975 dans un état d’origine assez remarquable et dont le compteur n’affichait à peine que 70000km. Seul un accroc sur une portière entachait ce trésor dont les sièges reposaient encore sous housses. Elle était stationnée à coté du concessionnaire Renault de l’avenue Victor Hugo à Clamart. En toute logique, j’ai donc imaginé qu’elle a du permettre à son ancien propriétaire de gagner quelques centaines d’euros de reprise à valoir sur l’acquisition d’un nouveau bolide. Pour en avoir le cœur net, lorsque j’ai croisé par coïncidence l’un des concessionnaires, je lui ai demandé s’il connaissait cette voiture et si oui, quel en était le devenir ?
La première réponse était positive et concrétisait l’idée que je m’étais fait. La deuxième réponse fut plus désagréable :
- « Oh, bah elle va finir en cube…C’est une reprise vous savez….et puis combien voulez-vous que j’en tire ! Ca ne vaut plus rien… ».
Il n’en fallut pas plus pour que je contre-attaque.
- « En cube !! » (l’air faussement étonné) ; « mais vous avez vu son état, même pas de rouille et vu son âge, elle côte forcément en collection ! Vos ne pouvez pas laisser faire ça ! Il y a des gens que ça intéresse obligatoirement. J’en connais et leur communiquerais l’information».
- « Je comprends mais bon….administrativement…c’est peine perdue… »
De retour à la maison, je me suis donc inscrit sur le forum des passionnés des R15-R17 et ai rédigé un post au sujet de cette voiture, illustré d’une paire de photos. Le lendemain matin, la concession Renault de Clamart a reçu au moins cinq appels de personnes différentes au sujet d’une « R15 noire ». Après quelques négociations, elle a évité le compresseur et réside désormais chez un passionné (que j’ai d’ailleurs rencontré par la suite). Ca aurait été dommage qu’elle soit détruite car elle est à ce jour un modèle quasi-unique du fait de la série limitée à laquelle elle appartient ; carrosserie noire et intérieur en cuir blanc.
Ce jour là, j’ai ressenti en moi un quelque chose d’Amélie Poulain…
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