Il y a des évènements qu’on attend avec tellement d’envie et d’impatience que lorsqu’ils sont passés on se sent déçu du scénario imaginé. Heureusement, avec le festival de Dour ça n’a pas été le cas ! Loin de là, mieux encore que ce que j’avais pu projeter...
Exit le passage sur la route et l’heure de bouchon pour parcourir les cinq derniers kilomètres avant de trouver la place convoitée au bout du bout du parking déjà boueux.
Exit aussi les formalités d’entrée sur le site. Juste en retenir les cannettes bues en précipitation et le ‘bon festival’ des volontaires. Oui, en Belgique, on dit ‘volontaire’, pas ‘bénévole’…
Arrivons-en aux choses sérieuses avec une visite du lieu au plan déstructuré. Déjà pas mal de monde à 16h30 pour ce premier jour et avec cela les premiers passages de terre gorgée d’eau. Pour sûr, c’est ce qui donne à ce festival un coté ‘Roots’, en plus des arbres et des dalles cimentées d’anciens bâtiments entre les scènes. Concrètement, je me suis tout de suite senti dans mon élément, c’est de toute manière ce que j’attendais…
Intergalactic Lovers. C’est le nom du premier groupe que j’ai pu écouter, une voix à la Duffy, sur un air de rock trip-hop lorsque je suis arrivé. Il n’a pas fallu longtemps pour que je réalise que c’était celle-ci la bonne entrée en matière. Le public déjà conquis confortait également mon opinion.
‘De Balzaal’, du néerlandais bien entendu. Phonétiquement, en français, ça se rapproche assez de ‘du bazar’. Cette traduction est plus représentative que ‘La salle de bal’ qui est celle littérale. Contraste franc avec le concert acoustique voire intimiste précédent. Ici, on est sur de la Drumn’ Bass, sur du bpm à 170. Vingt minutes après et me voilà en pleine transe. Il fait chaud, mes pieds et mes bras ont la bougeotte. Je regarde autour de moi, apparemment, je ne suis pas le seul… Cohue heureuse.
Une de mes plus fortes attentes se destinait à Gold Panda, un DJ électro inspiré des sons polyphoniques et japonais. Et là, un des meilleurs moments de la journée. Grosse grosse révélation ! Ca fait 15 ans que j’écoute de l’électro mais voilà, mon style, c’est le sien. Pas trop, pas trop peu ; une basse bien dosée, des changements de rythmes variés et bien négociés et surtout, des effets mélodieux atmosphériques (ici et ici et là)…Note pour plus tard : rédiger un article à ce sujet pour y rentrer dans le détail.
Difficile de faire mieux après un passage comme celui-là. Je comptais sur l’Orchestre poly-rythmo de Cotonou mais la prestation n’était pas assez rythmée à mon gout, je cherchais de l’afrobeat…
De ce fait, retour sous le dôme ‘du bazar’. Un petit tour du coté de Londres avec un set jungle en live des Brookes Brothers. Décidément cette scène me va bien aussi. Bouchons d’oreilles posées, lunettes de soleil pour assombrir encore un peu plus l’ambiance, et c’est parti pour une heure et demie de déambulation. Pas besoin de jumper ou de prendre des molécules magiques sortant de la poche. Moi, c’est le rythme qui kidnappe mon corps et évade mon esprit. Et je le lui rends bien.
Léger coup de fatigue après cela. Ca tombe bien, direction la scène du Magic Soundsystem pour y découvrir Tahiti 80 en live. Leur album Fosbury faisant parti de mon top 10. Surprenant, seulement une cinquantaine de spectateurs tout ouïs. L’ambiance est donc relâchée, personnelle. Situation étrange, je déguste une pomme et en même temps le chanteur voit bien par la lecture de mes lèvres que je suis présent. Le calme s’achève, retour à la tempête…
La tempête a pour nom Laurent Garnier. Et Laurent Garnier, ben c’est Laurent Garnier quoi… Un set de cinq heures, je n’en ferais que la moitié. Dans le style, on est loin des sounds systems actuels avec cassage de rythme et lâchages de gros sons. Ici, on est dans l’homogénéité, le fond est toujours le même, seul la forme change. Le fond, c’est le bpm ; la forme, c’est les effets rajoutés. Question de génération sans-doute, je me retrouve à battre le rythme bras en l’air en compagnie d’une bonne partie des 25% de festivaliers plus âgés que moi. S’en rendre compte : les années passent, leur poids ne semble pas avoir d’incidence sur moi.
Il est 2h10, Beat Torrent va démarrer son set qui me décevra sur la scène voisine. Je m’extrais du dôme mais ne peut m’en écarter de plus de cinq mètres. Laurent Garnier lance son Crispy Bacon ; version dingue d’une vingtaine de minutes. Trop tard, mes pieds dansent déjà. Clin d’œil à un couple capté comme moi par la prestation. Un seul mot d’ordre…Happy face…
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