samedi 2 octobre 2010

Paris, Palais des sports – 15 février 2007 – Le Boléro de Béjart

Le rendez-vous était donné au Palais des sports, à la Porte de Versailles. Le programme de la soirée était double : un balai de danse autobiographique de la vie de Maurice Béjart mais surtout (en tous cas pour moi) son interprétation du Boléro de Maurice Ravel.

La scène était dépouillée, une piste ronde surélevée, territoire d’une danseuse forcément ravissante dans sa tenue simpliste. Autour du cercle, une trentaine de garçons fuseaux et débardeurs noirs. L’œuvre a duré près de quinze minutes provoquant une poussée constante d’adrénaline.

Tu es là-haut, tu as le pouvoir, tu les domines, tu te joues d’eux, ils s’avancent, tu les ignores, ils insistent tu les repousses de tes bras, de tes cambrures en arrière, de tes jambes allongées aux genoux relevés.

Oui mais tu es prisonnière, tu ne peux t’enfuir de ton cercle. Heureusement, tu n’es pas seule, la musique est ton alliée, elle est ton arme, chaque coup de tambour est comme un coup de poignard que tu leur donnes. Ils subissent, se roulent, ne peuvent te capturer, se tordent à tes pieds. L’extinction des notes est le coup fatal que tu portes à chacun de tes courtisans.

Ils ne sont plus, tu es allongée, tu as souffert mais tu as vaincu. La lumière reste sur toi.

Le rideau retombe puis se rouvre. Ils t’accompagnent tous, main dans la main vous êtes réconciliés. La flûte laisse place aux applaudissements. Juste pour vous remercier du spectacle de cette bataille où toi cavalière solitaire, tu as triomphé de ton charme, de ta persistance et de la volupté de tes mouvements.

Une tu l’as vaut mieux que trente tu les auras…



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