mercredi 4 mai 2011

Port de Douvres (GB) – 17 avril 2011 – L’oiseau marin, ce pilote…

Il m’avait déjà été donné l’occasion de voir un scénario similaire, plus grandiose même lors de ma traversée d’une île néo-zélandaise à l’autre. Plus grandiose encore car les côtes terrestres étaient inconnues, que l’oiseau en question était un albatros. Mais dans cette mer plus proche qui a vu grandir mon adolescence sur ses côtes, albatros n’est point, mouettes rieuses et goélands y sont.
Alors, s’il suffit de ne pas aller bien loin pour apprécier le spectacle, ce dernier emporte, évade, aspire à la liberté, à la simplicité.

C’est beau un oiseau marin qui déploie ses ailes et se laisse aller au vent. Un mouvement de plumes et hop (!), c’est un mètre d’altitude de gagner. A peine perceptible, tant le geste est maîtrisé, précis, délicat. Un deuxième mouvement et c’est le corps qui se braque et quelques mètres d’avancée renoncés. Il faut voir comment la tête de l’oiseau ne se préoccupe du reste. Les quatre cinquièmes du corps semblent se contrôler d’eux-mêmes, n’étant là que pour aider les yeux à se focaliser sur la proie convoitée, ou à se perdre dans le défilé houleux.

Bis repetita, Il s’agit d’une totale maîtrise. Encore quelques mètres plus bas, là où extrémités des ailes flirtent avec les sommets des vagues lâchant les embruns. Tantôt bâbord, tantôt tribord, la danse est aussi longue que l’océan infini. A chaque virement, c’est la friction de l’eau évitée. Un vire-volètement réinventé, une nouvelle direction, un nouvel objectif : un regard, un mouvement d’aile.

Agilité et vitesse provoquent en moi un sentiment de jalousie. Pourquoi, ne peut-on faire cela, nous ? Pourquoi ne nous est-il pas possible de se jouer de la mer ? Plus les ailes sont longues et plus les mouvements sont beaux et impressionnants. J’ai beau cherché la ressemblance la plus humaine possible, je ne vois qu’un parachutiste qui serait pris dans son cordage et en chute libre. Bien entendu, ici, il n’y a pas de place au hasard, juste de la perfection. Le goéland n’a pas besoin d’accessoires, juste de ce que la nature a bien voulu lui donner.

Ca doit être bien d’être réincarné en albatros, non ? Je choisis, j’ai voté…

Petite musique d'illustration...






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