mardi 12 juillet 2011

Campagne de Reims – 11 juillet 2011 – Buller dans la Champagne


Comme un air de vacances…Pourtant en plein déplacement professionnel chez un de mes client de Reims. La conséquence d’un rendez-vous sur plusieurs jours consécutifs et de l’idée d’en profiter. Alors quand le soleil et le ciel bleu se dressent en chœur pour tendre l’invitation, comment refuser ?

Le tout est de trouver le bon endroit. Quelques kilomètres en direction de Châlons, se rapprochant de Vézyr. Il me dit bien ce nom, un nom de village viticole. D’ailleurs, y accéder, c’est déjà emprunter la route touristique de Champagne - qui plus est cheveux au vent. Passage au milieu des vignes mais bon, on peut pas poser un cul entre deux rangs de raisin ! Alors s’y allonger…

Plus loin, une allée entre deux champs et c’est le début du bonheur. Une côte à 4 pourcents, une intersection à gauche et voilà l’endroit idéal aux trois quarts sommet de la colline pour couper le moteur. Quelques mètres carrés d’herbe folle apposés à ce champ de fleurs dont je ne trouve pas le nom. De l’autre coté, un champ déjà moissonné. Bien incapable de dire de quoi il s’agit, l’envie est juste de profiter de ce coin de nature.

Alors voilà, pieds déchaussés, brin d’herbe coupé à sa racine et fixé dans la bouche, le dos qui bascule en arrière. Un peu de nouvelle technologie tout de même pour diffuser à seulement quelques décibels une playlist jazzy-reggae-black session. Et c’est parti pour une bonne heure de…de quoi d’ailleurs ? Glandage, décompressage, rien branlage, profitage, savourage ? Peu importe que le qualificatif n’existe pas, l’instant lui était aussi réel que spontané.

Il n’y a pas que dans les bouteilles qu’on bulle en Champagne…






lundi 6 juin 2011

Malaga - Paris – 28 mai 2011 – GPS intégré


Drôle d’oiseau, je suis un rêveur. Un rêveur, c’est quelqu’un qui est bien dans l’évasion, dans la réalisation de ses songes. J’en ai déjà parlé récemment, en flirtant sur le net, j’ai trouvé cette idée qui fait que la vie est un livre blanc et que chaque voyage en est une page écrite. Mon livre à moi, il a quelques pages étrangères, mais surtout des pages aux accents bleus, blancs et rouges.

Alors il ne me faut pas grand-chose, juste un vol Ryanair à 50 boules pour m’apercevoir que ce pays, je le connais, que mes pages ont peut-être besoin d’être renouvelées…

En même temps, c’était pas très compliqué, à un moment, il fallait bien que l’avion se mette dans le sens de sa route. Alors il était logique que j’aperçoive bientôt la côte basque. Je la connais pas celle là, c’est pas pour autant que mon GPS intégré ne l’a pas détecté. D’abord Saint-Jean de Luz, facile, une coque de crabe avec une côte qui bifurque à 90° juste en dessous, c’était pas une grosse devinette… Si Saint-Jean est là, en dessous ça doit être Hendaye avec son petit port. Plus au Nord, cette cité, c’est le paradis des rugbymans biarrots. Au dessus encore, les Landes bien collées à cet Atlantique. L’océan lui m’a nourri de son iode dès mes premiers battements de cœur. Les Landes, c’est les vacances, entre amis ou à les traverser à vélo pour atteindre le bassin d’Arcachon.

Tiens, le voilà lui justement. Forcément, pas dur de distinguer la dune du Pyla et son estuaire. Ah ouais, c’est vraiment comme ça, les cartes postales sont pas truquées. Donc tout est placé, comme noté au sud la Teste de Buch, au milieu du bassin l’île aux Oiseaux. Dommage que les parcs à huitres et les cabanes tchanqués ne soit pas visibles. J’aurai été ravi de les saluer. Cap Ferret de l’autre coté. Mazette, c’est sympa quand même ce coin là. Le fil dunaire remonte vers Lacanau, c’est où déjà ?


La dune du Pyla

Le bassin d'Arcachon

Ah oui, au milieu des deux lacs. Quand j’y repense, ce trait de béton dans la dune que j’y avais emprunté : une grosse connerie ; un très bon souvenir. Lacanau on disait ? Dommage que l’avion est trop à l’ouest, il ne me laisse pas voir Bordeaux et sa Garonne que j’avais pu scruter à l’aller.

Lacanau


L’estuaire parlons-en. On quitte le 33 et on arrive de l’autre coté, en Charente-Maritime, le 17 - je n’y peux rien, je me suis rentré tous les numéros des départements dans le crâne étant petit.


L'estuaire de la Garonne

La Charente, Iles d'Oléron et Ré


Vacances toujours mais pas les mêmes. Changement de vélo et d’année… C’est quoi cet espèce de cœur là bas ? Pourquoi je réfléchis, je sais très bien que c’est l’île d’Oléron. Saint Denis, c’est le creux au bout et donc le bateau t’y déposes en provenant de la Rochelle. Enfin, on n’y est pas encore, il y a d’autres pâtés de maisons avant, Marennes et son clocher comme un phare, Rochefort ancien grenier de la France. Ah ben tiens, en face c’est l’ile d’Aix et au dessus qui passe sous l’aile de la carlingue, c’est celle de Ré.

Niort que je dessine yeux fermés, non, on doit être au dessus, plus qu’à attendre de remonter un peu pour imaginer et apercevoir l’île d’Yeux, Noirmoutier – toujours la même rengaine, suffit de changer le dernier numéro de l’année pour la visite de la Vendée. Saint-Nazaire est là bas avec plus loin La Baule, devant se trouve Nantes et son château des bretons et ses bonnes tables surtout.

Ca y est, on est sur la Loire, la verdure, celle que j’aime et ce mnémotechnique appris par cœur : Orléans de Blois à Tours Angers jusque Nantes… Mais bon, on ne voit pas tout ça…Tantpis, on arrive au dessus d’un circuit. Bon ben ça c’est Le Mans, je pense à toi. Elle est là ta verdure, j’en veux.


La Loire


Rennes t’es trop loin, ce sera pour une autre fois. 90° et changement de coté, les avions aiment décidément les angles…et moi aussi. On passe au bocage celui qui est lézardé par ce fleuve. Encore une fois pas compliqué, une suite de S, son nom est indiqué, c’est la Seine. Le Havre là haut donc, la grosse ombre là, c’est Rouen avec vue directe sur ses ponts et Sainte Catherine. C’est pas si grand la Normandie et Beauvais est tout prêt…Fini le mitraillage photographique, place au rangement des appareils électroniques…


La Seine


Cette description, je pourrais la refaire sur la Bretagne, le Nord biensûr, la région Parisienne, la Champagne, l’Alsace Lorraine, la Bourgogne, le Rhône Alpes, Le sud Est aussi, Le Languedoc, Le Limousin…

Alors ça y’est, j’ai gagné mon ticket pour l’étranger ? Je peux maintenant aller vagabonder ? Ils sont comment les autres drapeaux nationaux ? Et si dans une autre langue, ça n’était pas la même rengaine ?

dimanche 29 mai 2011

Opéra de Lille – 2 avril 2011 – Lumière d’en haut, lumière d’en bas…

Je me suis couché un peu plus cultivé ce soir. Je me suis couché avec une approche d’un monde que je ne connaissais alors pas, celui de l’opéra. Non pas que je n’ai jamais consulté un calendrier d’une saison d’opérettes. Non pas non plus que je n’ai jamais photographié un de ces monuments. Ce soir, c’était différent, j’y ai passé le pas de la porte…

Sandrine PIAU. Très bien mais qui est ce ? Je ne le savais pas non plus jusqu’ à son entrée en scène, et bientôt son positionnement au centre de l’estrade, main droite en retrait posée sur le piano à queue. Ce soir, c’est solo ! Robe rouge de gala, comme un coquelicot dans un écrin doré du début XXème. On ouvrirait le théâtre par son toit et la boite à musique se mettrait à jouer.

Mais ça n’est pas le cas, le couvercle est bel et bien fermé. Pas de lumière naturelle pour venir éclairer cette voix. S’enchaînent pourtant les poèmes allemands, français, anglais qui donnent autant de rythmiques différentes que les vers sont cités. Tantôt un mouvement lent du bras accompagne la consonance anglaise. Tantôt encore, un mouvement vif de la main entraîne des propos déballés. Tantôt toujours, un air tragique fait lever les yeux au plafond où se déposent aussi ceux des auditeurs.

Et c’est à cet instant que tout se comprend… La symétrie se dévoile, apparaît évidente. L’actrice cherche son alter-égo, dans ses paroles certes, mais aussi dans le décor. Et elle le trouve.

Lui est symbolisé par la dernière ampoule du magnifique lustre à pampilles !! Cet être recherché est là à une quinzaine de mètres du sol. Une horde de ses semblables est à ses trousses. Un peu comme l’assemblée des spectateurs observant les moindres faits et gestes de la cantatrice.

Tous tournés vers ces individus, à terre comme au plafond. Et pourtant, le couple s’extirpe. Ils sont deux âmes dans des mondes séparés et se mêlent, se retrouvent par leur jeu d’acteurs principaux. En bas, la voix qui dresse son chemin. En haut, la brillance qui répond et retourne la lumière.

L’une est seule sur scène et attire toutes les scrutations. L’autre est poursuivie mais s’échappe nettement. Il s’agit pourtant d’une incandescence comme ses sœurs. Comment parvient-elle à se dégager, à être aussi intense que les autres massées ?

C’est à ce moment qu’il y a unisson entre l’artiste et le lieu. Nous sommes dans la sollicitation des sens, de l’esprit…D’un souffle posé, précis qui vous tient en hâte. D’une atmosphère mondaine semblant élever les tensions. Fallait-il le comprendre comme cela ?


jeudi 5 mai 2011

Paris Ligne 4 – Mercredi 26 janvier 2011 – Une lueur dans le sous-sol

Que dire de cette ligne du métropolitain parisien ? Que son segment entre Gare du Nord et Montparnasse Bienvenüe, je le connais par cœur ? Qu’il suffit de citer le nom d’une station pour que je la dessine yeux fermés ? Le métro parisien ne m’a jamais fait peur. Je ne m’y suis jamais senti oppressé et pour cause, je le prends pour un théâtre !

Et ce soir, c’était encore un peu plus vrai. Assez las en général d’entendre plus que d’écouter les accordéonistes déambulant de la valse russe. J’apprécie néanmoins ces moments en dévisageant chaque voyageur, sa manière de réagir, sa perception de la chose. A chaque individu son caractère, il n’y a pas plus vrai dans pareille situation. Pas un acteur ne joue de la même manière que son voisin. Lister les comportements serait trop long. C’est une pièce offerte. Certains jeux sont stressés, d’autres dépités, d’autres songeurs, d’autres encore admiratifs, d’autres…non concernés.

Mais revenons-en à ce soir. C’était particulier ! La pièce a cette fois-ci rassemblé les individualités. Une pièce collective où pour une fois la grande majorité des acteurs du moment semblait s’être passé le mot. Rien de telle qu’une chanteuse andalouse ? Serait-ce donc ça le secret du sourire du métro parisien. Certes les usagers n’en étaient pas à fredonner les paroles – encore aurait il fallu les connaître – mais une certaine connivence se dégageait. Pour ma part, il est vrai que le moment fut doublement agréable. Le chant était juste et entraînant et la foule conquise se retrouvait sur mon visage souriant.

Une vraie danseuse de flamenco, enfin, une flamenco de métro. Pas de talonnettes, juste des semelles plates de caoutchouc. Pas non plus de frou-frou sur une robe rouge et noir, simplement un jean bleu des plus banals. Ce n’était pas pour autant peine perdue, cheveux long et noirs ainsi que rouge à lèvre vif étaient présents. Mais surtout, il y avait cette voix, ce timbre ibérique, ces ‘r’ roulés, ce ton direct, franc et haut. L’ambiance du métro est souvent silencieuse et c’était le cas là aussi. A la différence près que le rythme du voyage était donné par le flux des paroles accentuées, plus que par celui des roulements métalliques sur les rails. Les regards qui se croisaient pendant ces quelques minutes cherchaient alors le rictus complice plus que celui de la moquerie habituelle.
Ce n’était biensûr pas un a capella, il y avait une bande magnétique qui tournait en fond sonore. Rajoutez cela au court métrage que vous imaginez et les strapontins du wagon seront bel et bien ceux d’un théâtre…

Et comme, tout bon artiste a droit à son succès, la chansonnette fut suivie d’une autre musique, celle que jouent des pièces de monnaies qui s’entrechoquent dans une bourse.


Tout comme...

mercredi 4 mai 2011

Port de Douvres (GB) – 17 avril 2011 – L’oiseau marin, ce pilote…

Il m’avait déjà été donné l’occasion de voir un scénario similaire, plus grandiose même lors de ma traversée d’une île néo-zélandaise à l’autre. Plus grandiose encore car les côtes terrestres étaient inconnues, que l’oiseau en question était un albatros. Mais dans cette mer plus proche qui a vu grandir mon adolescence sur ses côtes, albatros n’est point, mouettes rieuses et goélands y sont.
Alors, s’il suffit de ne pas aller bien loin pour apprécier le spectacle, ce dernier emporte, évade, aspire à la liberté, à la simplicité.

C’est beau un oiseau marin qui déploie ses ailes et se laisse aller au vent. Un mouvement de plumes et hop (!), c’est un mètre d’altitude de gagner. A peine perceptible, tant le geste est maîtrisé, précis, délicat. Un deuxième mouvement et c’est le corps qui se braque et quelques mètres d’avancée renoncés. Il faut voir comment la tête de l’oiseau ne se préoccupe du reste. Les quatre cinquièmes du corps semblent se contrôler d’eux-mêmes, n’étant là que pour aider les yeux à se focaliser sur la proie convoitée, ou à se perdre dans le défilé houleux.

Bis repetita, Il s’agit d’une totale maîtrise. Encore quelques mètres plus bas, là où extrémités des ailes flirtent avec les sommets des vagues lâchant les embruns. Tantôt bâbord, tantôt tribord, la danse est aussi longue que l’océan infini. A chaque virement, c’est la friction de l’eau évitée. Un vire-volètement réinventé, une nouvelle direction, un nouvel objectif : un regard, un mouvement d’aile.

Agilité et vitesse provoquent en moi un sentiment de jalousie. Pourquoi, ne peut-on faire cela, nous ? Pourquoi ne nous est-il pas possible de se jouer de la mer ? Plus les ailes sont longues et plus les mouvements sont beaux et impressionnants. J’ai beau cherché la ressemblance la plus humaine possible, je ne vois qu’un parachutiste qui serait pris dans son cordage et en chute libre. Bien entendu, ici, il n’y a pas de place au hasard, juste de la perfection. Le goéland n’a pas besoin d’accessoires, juste de ce que la nature a bien voulu lui donner.

Ca doit être bien d’être réincarné en albatros, non ? Je choisis, j’ai voté…

Petite musique d'illustration...






dimanche 20 mars 2011

Là… – Vivement la prochaine fois – Du passé dans mon présent 2/2

Mots clés : Tableau OLBRACHT ; W. OLBRACHT


Si vous êtes en possession d'un tel tableau, n'hésitez pas à m'écrire sur 

mon adresse mail


La seconde fois, c’était sur le site d’enchères aux quatre lettres. D’habitude, la page de résultat n’affiche que des livres du philosophe polonais de même nom. Mais là, il y avait une petite image en couleur.

Et toujours la surprise de découvrir l’œuvre, plus ressemblante à ce que je connaissais déjà, un paysage représentant un pont de pierres dans une vallée. Même si la peinture ne semble pas particulière, le choix des couleurs m’est déjà familier. Puis, toujours cette histoire de perspectives litigieuses. Il s’agit d’une huile sur bois. C’est la première fois que je croise ce support.

C’est quand-même une drôle d’impression, de voir revenir un objet inconnu jusqu’alors et qui a pourtant appartenu à la famille. Surtout que l’objet se trouvait au plein cœur de l’Auvergne, à plusieurs centaines de kilomètres donc de son acquisition. J’aime croire à cette idée que les objets eux aussi ont une vie, qu’ils voyagent avec leurs propriétaires. Que chaque chose dispose un jour de son moment de gloire ou de délaissement. J’ai trouvé cette peinture en 2008. L’année de réalisation est 1948 et si une personne l’a conservée pendant autant de temps, il doit bien y avoir une raison car après tout, c’est l’homme qui a le droit de vie ou de mort des choses…

En quelques sortes, le mouton est rentré dans la bergerie et cela fait plaisir de voir la collection s’agrandir. Par extrapolation, on pourrait même aller jusque dire - pourquoi pas -, que c’est l’homme qui en est l’auteur qui vit encore. Je ne parle pas de réincarnation et s’il fallait évoquer la métaphysique, je pencherai plus pour un sursaut dans une tombe de la petite commune de Furnes en Belgique…
Une partie de moi me pousse à suivre cette fiction tandis que l’autre l’emporte et me remets les pieds sur terre. Après tout, c’est de cette manière que se partage la vie non ? Entre rêves et réalité.

Voir aussi mon autre trouvaille !





vendredi 11 mars 2011

05 Mars 2010 – Lille Jeanne de Flandres - Deux gros yeux pour deux plus petits


Tableau jusqu’alors inhabituel mais remarquable de douceur, de fragilité, comme un coton rencontrant une goutte de lait.

Une paire d’yeux écarquillés, ouvert en grand, si grand et lumineux qu’ils éclaireraient la pièce même dans le noir.
A peine rencontrée et déjà conquis.
Le sang qui ne fait qu’un tour, non, une envolée d’un être à un autre présent à cet instant pour revenir se poser sur ce micro organisme. Ou plutôt pour venir se placer à jamais dans les souvenirs de nos vies. Le temps ne s’arrête pas ailleurs, ici il est déréglé, il faut compter deux mesures plutôt que la seconde habituelle. Un arrêt sur image sur ces premiers moments. Il y a beau ne pas avoir de nuages à travers la fenêtre, le soleil est à l’intérieur. Sorte de luminothérapie puissance…combien ? Non vraiment quantifiable. On parle de la science non exacte de l’humain, du cœur serré imprévu.

L’insouciance appelle la vie et l’accueille à bras ouverts pour mieux la nourrir.
Jules appelle Luce et l’accueille à bras ouverts pour mieux lui donner le biberon.
Les deux yeux écarquillés ne sont maintenant plus seuls.
Jules a une petite sœur.


Petite musique d'accompagnement